Les baisers étaient différents . Moins appuyés . Ils prenaient de la hauteur en douceur.
Le touché moins crû . J'avais compris sa peine en regardant sa peau. Je la recouvre d'un manteau de bienveillance, d'attention . Prendre soin de l'autre chacun à son tour et aujourd'hui c'est mon tour.
Je me sens privilégiée et heureuse de calmer sa peine. Et pourtant sa peine me gagne aussi. Mais après , une fois le rideau tiré. Pour l'instant , c'est sourire et murmures réconfortants .
Je suis dans la peine, en deuil en ce moment, lui aussi. On souffre l'un à côté de l'autre. Ce sont les gestes qui nous réconfortent. La main dans les cheveux, la couverture pour ne pas avoir froid. La main qui essuie les larmes, la tête sur l'épaule et le "je vais bien ne t'en fais pas" de l'autre pour que chacun n'est pas en plus à supporter la peine de l'autre, car c'est finalement la douleur de l'autre qui est toujours plus dur à vivre...
RépondreSupprimerIl paraît que c'est difficile de vivre parfois un deuil en même temps . J'avais écouté une conférence où il parlait du risque de chacun s'enfermer dans sa bulle de douleur et de ne plus rentrer en contact dans le couple. C'est beau que vous arriviez à prendre soin l'un de l'autre. C'est vrai que la douleur de l'autre est plus difficile à supporter.
SupprimerTu confirmes que le toucher est important . La peau, la peau,la peau ! Et c'est bien pour ça que ce post a toute sa place ici.
C'est mal expliqué la bulle de douleur. D'ailleurs il ne parlait pas de bulle mais plutôt d'une sphère dans laquelle la personne en peine se recroqueville au centre et construit autour d'elle une matière bien cimentée et difficile à percer. Chacun du couple ayant sa sphere, ils n'arrivent pas à mettre en contact leur propre centre.
SupprimerBref pour comprendre , faut prendre deux boules billards et essayer de voir si le noyau de l'une peut toucher le nouveau de l'autre ...
Je sais que c'est pas votre cas mais j'avais trouvé l'image intéressante pour comprendre le mécanisme d'éloignement d'un couple qui traverse un gros deuil .
Bisous
Merci pour l'explication. C'est toujours bien de comprendre un peu un mécanisme avant d'y être confronté même si on ne sait finalement jamais comment on va surmonter ou aider les autres face à la perte de quelqu'un qui nous est cher.
SupprimerPour quelqu'un qui se trouve (je ne me rappelle plus comment tu l'exprimes, je vais donc le dire à ma façon) un peu pataude sur les mots, tu arrives à toucher pleinement du doigt un ressenti. Tu as une écriture organique.
RépondreSupprimerA chaque fois que j'ai vécue des moments pas glop, sentir le contact de ma peau contre la peau de l'autre a été source d'apaisement. Une trêve dans l'agitation ou l'inertie que je ressentais, et puis à enchaîner les trêves, la peine est moins vibrante, moins pleine, elle s'arrondit. On peut se cogner dessus mais on se fait moins mal.
L'autre laisse une empreinte, légère, mais essentielle. On se sent souvent seul.e avec ce qu'on ressent, même en étant entouré.e. D'ailleurs, c'est dans les moments où on est stressé.e, angoissé.e ou triste qu'on réalise que, même avec X contacts, on a tendance à vivre un huis clos face à ses émotions négatives. L'autre, parfois, permet de se dire "ok, bon, c'est moi qui vis ça et il/elle ne peut rien y changer, mais il/elle est là et peut-être que pour l'instant je vis une colloc' avec ma peine mais je ne suis pas seule si j'ai besoin de réconfort" et de le ressentir, de l'acter (dans des actes justement), ça permet de retrouver l'équilibre, de prendre du recul et d'avoir ou de reconstituer un peu de force. Certaines émotions nous fragmentent. Certaines personnes, rares, nous unifient en profondeur.
Voilà c'est ça. Nous unifient et nous rassemblent. Certaines emotions mettent des bouts partout. On apprend que l'angoisse forte peut ressembler à un état psychotique et de perte de la réalité. Alors quand on nous prend dans les bras on ressent nos contours , nos frontières et limites et ça fait du bien. Tu crois que je peux aller en loucedé faire un hug de quelques secondes pour l'apaiser? ( En passant par la cachette secrète de sa cave )
SupprimerVive les free HUG ^^
On ne dit pas assez l'effet bénéfique du câlin qui berce et réconforte. En plus avec mes grands bras , i am the Queen !
( Merci c'est gentil pour le début )
Ah mince ma réponse est au dessus !
SupprimerAh ben non ^^ c'était tout bon. Rire
RépondreSupprimerLa journée va être longue :)))
A 20 ans, je ne me serai pas posée la question (enfin si, mais je n'aurais pas attendu d'y répondre), je l'aurais fait. Je l'ai d'ailleurs fait, j'ai fait de ces trucs 0_o mais je n'ai jamais vraiment été un exemple à suivre.
RépondreSupprimerA mon âge, je crois que pour le faire, il faudrait que je sois certaine de ne pas le déranger ET que ça lui fasse plaiz', limite faudrait qu'il insiste pour être certaine que ce n'est pas pour me faire plaiz' à moi.
C'est vraiment relou de vieillir. On doute pour des choses tellement simples.
Je vais te dire ce que me dis régulièrement quelqu'un : je ne suis PAS gentille !
Bonne journée longue à toi.
J'ai commencé la mienne il y a plusieurs mois, je compatis. :-)
c'est à dire qu'en vieillissant il faut " se forcer" à aller contre cette sagesse qui s'installe . C'est tripant les gangs de petite vieille chipie ^^ .
SupprimerLà tu vois je ne suis pas sûre que ça lui fasse plaiz' justement. et c'est bien ça le plus pénible dans ce bordel;
N'oublie pas les nuits dans cette looooongue journée :p
Tu connais Paul Nizan ? "J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie [...] il est dur à apprendre sa partie dans le monde"
Supprimer:-)
S'il en ressent le besoin, il sait que tu es là. On a souvent juste besoin de savoir que c'est possible, pas forcement que ce soit effectif, ni de s'y autoriser. "La possibilité de" est un réconfort.
Et ce n'est pas un rejet. C'est un truc entre lui et lui et pas entre toi et lui, mais je sais bien qu'on peut comprendre quelque chose intellectuellement et le ressentir d'une autre façon.
La sagesse amoureuse ressemble beaucoup à de la peur. La peur de mal faire, la peur de prendre une place qui n'est pas la nôtre, de faire quelque chose de déplacé, de dépasser une ligne etc.
Peut-être que la peur fait partie de la sagesse, cela reste à définir.
(Et je dors, comme un bébé !)
Merci de répondre à mon courrier du coeur. Comme quoi on a beau voir les années et expériences défilées, on a besoin de demander conseil pour comprendre mieux . On doit avoir une partie du cerveau anesthésié par moment ^^
Supprimerje dis toujours les choses comme je les perçois et ressens sur ce genre de sujet... et comme j'écris en condensé en ce moment (en condensé pour moi, on est d'accord :p) ça fait un peu "c'est comme ça et il n'y pas d'autres vérités". Il y a des tas de vérités.
SupprimerJe ne crois pas que tu aies besoin de conseil.
Je crois juste que, par la parole et l'échange, on se déleste de la pression qu'on ressent parfois et qu'on est plus apte à voir les choses, réfléchir, ressentir (et se faire du bien), sans étau.
Sur ce, je continue ma journée !
Nous nos peines, on les tait mais on sait qu on les hurle.
RépondreSupprimerOn se tait parce que ta rien à en dire , on se serre et c'est fort.
c'est vrai que souvent y a rien à dire.
SupprimerDans mon cas , je ne peux pas aider cette fois ci à cause de la distance. Faut savoir accepter cela aussi .
Bon we et j'espère que la belgérie va mieux et se sent moins confinée
Juste un "Coucou, je suis là", juste par la voix, un "Coucou, je suis là" qui veut dire plein de choses même si on ne les dit pas, ça peut faire du bien aussi. Bisous Dita :)
RépondreSupprimerExactement ! :-)
SupprimerMerci
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